Monsanto anti jardin-particulier


Etats-Unis : Monsanto propose une loi pour interdire les potagers des particuliers !

De petites fermes ou des particuliers faisant pousser leurs légumes pourraient être placés sous la supervision directe du gouvernement fédéral grâce à une nouvelle législation présentée au Congrès

Oui, vous avez bien lu. Totalement démentiel ! Mais on comprend le but recherché : confier la totalité du marché de l’agroalimentaire aux firmes multinationales, comme cela a commencé en France depuis quelques années au nom de l’Europe, en imposant des normes drastiques aux petits producteurs de volailles et d’oeufs notamment. Dans le même temps, les grosses firmes utilisent les pires moyens concentrationnaires pour produire de la viande animale, ont vendu et continuent de vendre depuis des années des produits phytosanitaires (pesticides) dangereux pour notre santé et pour la faune (mortalité des abeilles), ont fait manger de la viande à des herbivores (maladie de la vache folle), sans être inquiétées ou si peu qu’à n’en pas douter ils recommenceront.

Et lorqu’on apprend par la bande - pas par les grands médias évidemment - que sommeille dans les bureaux feutrés de Bruxelles un projet visant à créer un grand marché transnational entre l’Europe et les Etats-Unis qui supprimerait toutes les protections douanières pour laisser place aux seules lois de la « concurrence libre et non faussée », il y a de quoi s’inquiéter et alerter l’opinion (1).

Car les exemples où la défense de l’environnement sert de prétexte pour faire payer les citoyens lambda en les culpabilisant et en les transformant en vaches à lait ne manquent pas !

Dans le même esprit, voici en quelques lignes le scandale français de l’assainissement non collectif (ANC) et ses conséquences en milieu rural. j’y suis directement confrontée dans ma commune de Haute-Garonne (31). Un scandale lié à la mise en conformité d’ici fin 2012 de l’assainissement des particuliers et des collectivités qui a été instauré afin de répondre à la directive cadre européenne datant du 23 octobre 2000 et qui vise à une évolution de la qualité des eaux d’ici 2015.

Au nom de cette directive, partout en France, les SPANC services publics d’assainissement non collectif assurés par les communes, les syndicats des eaux intercommunaux ou départementaux n’hésitent pas à « conseiller » aux particuliers l’installation de systèmes d’assainissement (collecte + traitement) type filtres à sable drainé vertical ou horizontal, à 8.000 € ou 9.000 € pièce et nécessitant une superficie de 25 m2 au bas mot, sans compter les arbres qui doivent être arrachés dans unrayon de cinq à six mètres ! Vous obligeant parfois à détruire le petit jardin ou la terrasse qui gène pour l’implantation de cette station d’épuration individuelle.

Ces "recommandations" qui prennent souvent la forme d’une injonction de faire ne s’appuient en fait sur aucune prescription technique dictée par loi la française puisqu’elle n’a pas encore statué sur les méthodes d’assainissement qui seront autorisées ou non (2) à partir de 2012. De plus, dans ma commune comme ailleurs, le syndicat des eaux entend nous faire payer des contrôles de notre installation, avant et après sa réhabilitation et tous les quatre ans, afin que nous sachions si elle fonctionne ou pas et pourquoi. Tarif du contrôle : 110 € ! Pour l’instant. Car Il s’élevait à 55 € en 2006. Dans quatre ans, aura-t-il encore grimpé comme on peut le craindre à 150 € ou plus ?

Après 2012, si la station dysfonctionne, ordre nous sera donné de réparer. Et si nous n’obtempérons pas, nous aurons droit à une amende !

L’argument phare de ces représentants de ce qu’il faut bien appeler "la police de l’eau" est que l’assainissement collectif coûte beaucoup trop cher. Si vous vous rendez sur le site d’une des sociétés qui vous vend le kit " filtre à sable", vous aurez la surprise d’apprendre que celui-ci coûte 5 fois plus que l’assainissement individuel, ce qui est bien évidemment faux !

Une association du Maine-et-Loire – pas moins de six associations du même type ont été créées dans le département par des citoyens en colère - se bat contre cette idée et a fait le calcul. L’assainissement individuel revient dans ce département à 450 € par foyer et par an, l’assainissement collectif revient lui à 250 € ! « Alors même, précise le président de l’association, que tout le monde paie les mêmes taxes au Conseil général et à l’Agence de l’eau ! »

Mais de nombreux élus ont apparemment été convaincus (en raison peut-être de leur méconnaissance technique sur le sujet ?) et font passer le message à leurs administrés. En plus de l’achat et de l’installation du filtre à sable (ou d’une cuve compacte au même tarif) et des contrôles du syndicat des eaux, il nous faudra aussi payer l’entretien régulier du dispositif et le changement du filtre tous les 10 ans sous peine de débordement et donc de pollution du milieu naturel !

Le moins que l’on puisse dire est que la préservation de l’environnement va revenir très cher aux habitants des zones rurales ! Heureux habitants des villes !

Ce même syndicat des eaux qui nous explique - après insistance de notre part et du bout des lèvres - qu’il y aura peut-être des subventions de l’Agence de l’eau et du Conseil général, mais au cas par cas et pas pour tout le monde (car c’est la crise !) s’est rendu responsable il y a quelques années de la pollution d’un lac de la région pour y avoir déversé sans la traiter les eaux non traitées d’une commune voisine durant plusieurs années ! Aujourd’hui, ce lac qui abritait brochets et autres poissons d’eau douce, est totalement pollué et ne contient plus unseul poisson, les pêcheurs ont d’ailleurs déserté le site !

Et ce sont les mêmes qui viennent nous contrôler et nous vanter l’assainissement individuel comme la panacée. Dans une des deux sous-préfectures du département (40.000 habitants), trois grandes sociétés spécialisées dans le traitement des eaux se sont succédées et ont déversé pendant des années des eaux non-traitées dans la Garonne sans que les trois municipalités successives ne s’en émeuvent outre mesure. Il est vrai qu’en cas de problèmes techniques, la loi autorise à déverser le trop plein dans le fleuve... Mais la directive européenne prévoient aussi des contrôles pour les collectivités. Il nous reste à espérer qu’ils seront aussi scrupuleux que pour le particulier. Affaire à suivre donc...

Ces deux cas d’école – américain et français/européen – illustrent d’assez belle manière les dérives du tout marché et leurs conséquences directes sur la vie de millions de gens. Non seulement les grands groupes industriels de la planète ne sont pas prêts à reconnaître leurs torts dans les multiples pollutions dont souffre aujourd’hui la planète, non seulement ils souillent et rendre impropres à la consommation des millions de mètres cubes d’eau qui devraient revenir naturellement aux populations, mais en plus ils ont entrepris de nous faire payer les dégâts et de plus en plus cher l’eau qu’ils traitent.

Quant à la firme Monsanto et consorts, ils ont jeté leur dévolu sur une ressource qui ne se boit pas mais se mange et désormais même nos jardins potagers les intéressent...

C’est dire si les citoyens et usagers:consommateurs que nous sommes ont tout intérêt à s’emparer de ces problématiques et à faire valoir leurs arguments auprès des pouvoirs publics chaque fois que l’occasion s’en présente.

(1) S’opposer au Grand Marché Transatlantique : Le projet de zone de libre-échange entre les États Unis et l’Union Européenne a été défendu en particulier par les multinationales du Trans Atlantic Business Dialogue (TABD), une organisation regroupant la quintessence des entreprises multinationales européennes et américaines. Il vise la perspective de constituer un véritable « marché transatlantique sans entraves pour 2015 ». Une étape intermédiaire est prévu dès 2010 en ce qui concerne les services financiers et les marchés de capitaux "


Extrait de: http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/etats-unis-europe-quand-le-marche-55159

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